[Critique II] Derrière l’écran de la révolution sociale : la formation

Bon, bien évidemment j’ai plein de trucs sous le coude, et pas le temps de le rédiger… Mais ce coup-ci je prends cinq minutes vu que c’est assez d’actualité pour moi… Bref, pourquoi cette image ? Et bien ça fait un bout de temps que je dois continuer la critique de ce livre, critique commencée ici-même.

Quelle partie m’intéresse : Le chapitre X, dédié à la formation.

Dans ce chapitre, Nicolas Séné essaye d’expliquer qu’un des problèmes des collaborateurs en SSII, c’est la progression au niveau technique. Déjà, replaçons nous dans le contexte. L’informatique et le développement, c’est une science qui a 30 ans… On ne va pas chipoter sur les dates hein, mais avant 95 / 2000, le développement était tout de même réservé à une poignée de spécialistes je trouve… Et paf, 2000, véritable éclosion des start-up, bulle internet, tout le monde veut son application, son site web, toutes les entreprises doivent suivre le rythme… Donc, si je résume, on a besoin de développeurs en masse depuis une dizaine d’années… Et franchement, qu’est ce que c’est 10 ans dans une vie professionnelle ? Surtout à l’époque où l’on parle autant de l’âge de la retraite :p

Bon, mais où je veux en venir là ? Déjà, c’est donc un fait, le métier est jeune, et évolue à vitesse grand V, et l’on n’a pas vraiment de recul sur la profession. Un développeur peut-il se permettre de lâcher le développement quelques années et revenir dans le métier ? Un développeur qui ne se tient pas à niveau, que devient-il ? On en a déjà une vague idée, mais je pressens un réel traumatisme dans la profession d’ici 20 ans… Nous savons que nous avons un des taux de chômage les plus élevés pour les cadres supérieurs de plus de 50 ans, ce n’est pas pour rien et selon moi, ça ne peut qu’empirer… Un jeune sera plus au fait des toutes dernières tendances, sera plus motivé, et coûtera moins cher à la SSII… Le développeur expérimenté devra trouver un autre moyen de se vendre, mais c’est un autre débat…

Bref, tout ça pour dire que la formation est un véritable enjeu dans notre métier…

En ce qui concerne le fameux chapitre dont il est question aujourd’hui, je vais commencer par une phrase qui m’a écarquillée les yeux : des techniciens qui allaient « jusqu’à éplucher des documents techniques dans les toilettes ». Heu… Oui bon, il ne faudrait peut-être pas exagérer… Genre on va fouetter le développeur qui cherche à progresser… Non non, on n’en est pas là… Mais oui, la progression n’est pas simple.

Deux raisons selon l’auteur:

  • L’absence de participation du collaborateur à un vrai projet d’entreprise… En gros, les gens n’ont pas envie de s’investir sur le long terme. Moi, en tant que développeur, je lie clairement ça au Turn Over… On sait, pour différentes raisons, qu’on va quitter sa SSII tous les 5 ans en moyenne… Pour faire progresser son salaire, pour progresser aussi techniquement… Rester dans le même poste trop longtemps, on sait que c’est un très bon moyen pour stagner, c’est clair et net. Progresser techniquement dans un projet durable d’entreprise, moi je n’y crois pas, et les managers non plus finalement…
  • Une deuxième raison à la stagnation, c’est qu’une fois qu’on a une ligne sur un CV en société de service, son commercial va pouvoir nous vendre en tant que spécialiste de ce domaine… Et ça, c’est clair et net… Pour eux c’est quand même la facilité, chaque développeur aura un profil type. Après tout, si on sait faire quelque chose, c’est que ça nous plait, donc on n’a pas envie de voir autre chose ! Bon, c’est réducteur… Un développeur qui a plusieurs cordes à son arc est aussi plus facile à vendre après tout… Mais j’imagine qu’il y a un peu de vrai quand même…
Alors quels sont les moyens pour nous de progresser ? Les formations au travail consistent souvent à 2 ou 3 jours de formation accélérée sur un domaine, où l’on voit défiler des slides powerpoint… Moué… Donc comment faire, en vrai ? Et bien il faut s’intéresser, regarder, être curieux, faire un peu de veille technologique (blogs, sites d’actu, encore faudrait-il que les dits blogs ne soient pas bloqués sur son lieu de travail… bref…), la plupart de ces choses étant faites en dehors des « heures bureau ». Oui, je crois vraiment que le meilleur moyen pour progresser et rester au niveau, c’est d’être passionné et d’aimer son métier.
Quand je regarde autour de moi, je crains que les passionnés ne soient en minorité, et je suis très inquiet pour leur avenir professionnel, et pourtant il faudra trouver une place à tout le monde… Le métier n’a pas fini de se transformer !
Et vous, comment vous voyez-vous évoluer ?
LB.

De la force des réseaux sociaux (?)

Je voulais réagir à une information du moment qui me dépasse complètement… Bon, déjà, petit préambule, tout ce que je vais écrire est juste l’expression d’une réflexion personnelle…

Avez-vous entendu parler de ce qu’il se passe au 36 rue Botzaris et aux Buttes Chaumont à Paris ? Pour répondre à cette question, « piratons » le site www.botzaris36.org (son auteur en sera heureux, j’en suis certain 🙂 )

est un « hashtag » Twitter basé sur une adresse : le 36 rue Botzaris à Paris (XIXe). A cette adresse se trouve un bâtiment qui fut occupé pendant un mois par des migrants Tunisiens en provenance de Lampedusa où certains ont eu des papiers les autorisant à rester en Europe (Schengen) pour plusieurs mois. Le 16 Juin ces gens ont été mis à la porte par les autorités française sur ordre des autorités tunisiennes pour reclasser le bâtiment en tant qu’ambassade « annexe », contraignant par la même les migrants résidant ici à chercher une autre place où vivre. Sauf que les foyers étant vides et aucune structure n’étant prévue pour les accueillir, cela fait plusieurs jours qu’une trentaine de migrants dorment dans le parc des Buttes Chaumont, dans la précarité la plus totale, sous la pluie et harcelés par les autorités françaises.

Le second aspect de ce scandale est basé sur la présence d’archives du RCD, le parti du dictateur déchu de Tunisie, extrêmement compromettantes pour un certain nombre de politiciens (au moins) français comme tunisiens. Ces documents ont donc été protégés, à la veille du début du procès de Ben Ali, par les autorités tunisiennes et avec la complicité de la France, de la justice française. Le bâtiment bénéficie maintenant d’une exception d’extra-territorialité et ne peut être ouvert par la France qu’avec l’accord de la Tunisie. Les autorités de ces deux pays ont préféré garantir leurs intérêts personnels respectifs en faisant disparaître les documents plutôt que de garantir la sécurité et la dignité de près d’une centaine d’êtres humains contraints à dormir dans un parc et ce sous la pression policière quotidienne.

Devant cette injustice inacceptable des citoyens français se sont levés pour que les médias, les politiques et quiconque se sentirait concerné par la situation se préoccupe de redonner des conditions de vie décentes à ces gens et de garantir la mise à disposition de la justice de ces documents qui sont un pan entier de l’histoire de la Tunisie.

Bon, alors je ne sais même pas si il y a besoin de le préciser, cette description n’est pas forcément une image globale et fidèle de la réalité. C’est juste le témoignage de quelques citoyens comme les autres (la volonté en plus) qui trouvent qu’il n’est pas normal de laisser tomber des gens, d’aider une ambassade à mettre ses propres ressortissants à la rue pour protéger des dossiers sensibles, sans solution de secours. Ces citoyens, juste par solidarité, alors qu’ils ont un appartement et un confort de vie, auront préféré partager le quotidien de ces dizaines de tunisiens qui vivent dans une totale précarité. Rien que pour ça, bravo à eux et à tous ceux qui se sont mobilisés pour leur trouver des sacs de couchage, à manger, ou même ont proposé leurs voitures pour transporter tout ça…

Moi je suis loin, tranquillement installé à Toulouse, et j’ai suivi ça par Twitter… (CLIC). Et franchement, de suivre les aventures en direct, de les voir faire face aux orages de la nuit, au froid, aux passages incessants de la police, jusqu’à ce matin, où les cars de CRS sont arrivés pour une interpellation, ça fait quand même quelque chose… Merci à @MsTeshi pour les photos et le témoignage !

 

Alors pourquoi cet article ? Simplement parce que j’aimerais comprendre… Qu’est ce qui a poussé ces gens à penser qu’ils trouveraient le salut à Paris ? Qu’est ce qui les a amenés 36 rue Botzaris, dans ce batiment si particulier appartenant à un parti politique déchu ? Comment connaissaient-ils l’adresse ? Pourquoi les médias sont-ils capables de parler sans fin des soldes, du sujet du bac, mais sont incapables de parler de migrants abandonnés dans la capitale ? Ces mêmes médias indignés parce qu’un homme politique arrive au tribunal avec des menottes, accusé de viol, alors que le seul crime de ces migrants est de ne pas avoir de papier et aucun endroit où aller… Et là les menottes, tout le monde s’en fout… Pourquoi, alors que d’habitude certains profitent de tous les évènements possibles pour faire de la com’ démago, ce coup-ci c’est grand silence ?

Vraiment, je ne comprends pas… Ces derniers temps, on rabâche le fait que les médias changent, que Twitter et Facebook sont capables de tous les prodiges pour faire passer l’information, et se suffisent à eux mêmes… Et pourtant, des citoyens ont beau hurler autant qu’ils peuvent depuis plusieurs jours, aucun média, aucun politique ne réagit correctement et avec force. Pourquoi ? Le maire du XIXème a bien dit qu’il y avait un soucis et qu’il avait l’air indigné de tout ça, mais finalement c’est la mairie qui a envoyé la police, non ? Enfin à l’heure où l’on se félicite de la révolution arabe et des probables entreprises et partenariats qui pourraient en émerger, ce genre d’évènements a l’air de juste clairement faire chier nos responsables politiques.

Moi, j’en viens à me demander si chaque buzz qui explose n’est pas juste voulu, et qu’il n’est pas simple de passer sous silence ce qui nous emmerde… Ca remet quand même grandement la puissance des réseaux sociaux en question, non ?

LB.

Forfait téléphonie avec internet « illimité » ?

En bon geek, j’ai un smartphone… Mon forfait, c’est un forfait Neo 3 avec internet illimité 3G+ jusqu’à 500Mo, et débit limité par la suite…

Mais tant qu’on l’a pas dépassé, on s’en fout un peu, et ça parait un peu surréel… Et puis c’est quoi « limité » ?

Et pour la première fois depuis que je suis abonné, j’ai reçu ce joli texto :

Vous avez atteint la limite de conso Internet mobile fixée dans votre offre bouygtel : votre débit de surf est réduit et sera rétabli à votre prochaine facture

Et bah je peux vous dire qu’à ce niveau là ce n’est plus de débit « réduit » dont il faut parler ! C’est juste inutilisable !! Alors ok je ne m’attendais pas à regarder la télé en 3G, mais là quand même c’est abusé… Les notifications ne fonctionnent plus, je galère à checker mes mails, Twitter / Facebook n’en parlons pas… Je me demande même si c’est légal.

A l’heure où nous parlons IPV6, infrastructures, neutralité des réseaux et qui doit assumer le prix de tout cela, je suis finalement attéré de me rendre compte que cette foutue net neutrality n’existe d’hors et déjà plus… Il y a beaucoup à faire en tout cas sur les forfaits téléphones, au moins sur l’intitulé (« Internet mobile », ça veut dire quoi?!), pour ce simulacre d’internet où tout est mesuré, bridé, et où nous n’avons accès à rien de plus qu’aux pages web (exit ftp, ssh, et j’en passe…).

En tout cas ce soir je regarde mon smartphone avec tristesse, comme un beau poids mort qui ne me sert plus qu’à…. téléphoner. 🙁

LB.

[Programme de la semaine] Du mondial, et du Toulousain !

Pas d’article depuis 15 jours, c’étaient les vacances ! 🙂 On va essayer de reprendre en douceur malgré une actualité très chargée…

  • Tout d’abord, actualité internationale…24 et 25 mai se tient l’e-G8, « Internet, accélérateur de croissance ». Forum international initié par la France et Nicolas Sarkozy, avec énormément d’acteurs internationaux, même s’il manque le plus important des acteurs : l’internaute. Personne n’en parle dans les médias officiels, mais sur des journaux comme Reflets.info, ou Twitter, c’est l’effervescence la plus totale… Je vais attendre quelques jours pour donner mon avis, mais il faudra. En attendant, suivez ça sur Twitter, c’est impressionnant…
  • Jeudi  et vendredi 26-27 Mai, grosse conférence Java à Paris : la What’s next Paris. Je ne peux malheureusement pas m’y avancer (pour une fois que j’avais gagné une place…) mais on pourra compter aussi sur la Twittosphère pour nous raconter ce qu’il s’y passe.
  • Enfin, actualité plus légère… Evènement Toulouse JUG Jeudi 26 Mai ! « Maven et Ivy vs OSGi : duel au sommet de la gestion de dépendances » Maven est toujours source de débats endiablés sur la mailing du Toulouse JUG… Alors venez en débattre en vrai avec nous Jeudi soir !

LB.

Skype racheté par Microsoft pour $8,5 Milliards

La rumeur enflait, on ne savait pas qui de Google, Facebook ou Microsoft rachèterait Skype et voilà : Microsoft rachète Skype pour une somme tout à fait coquette. L’info est relayée un peu partout depuis ce matin prenant pour source le Wall Street Journal.

Pourquoi cet achat ? Pourquoi maintenant ? C’est le plus gros investissement dans une société dans l’histoire de Microsoft, c’est dire à quel point ce rachat n’est pas anodin.
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