Hop, troisième épisode de ma petite critique sur le livre de Nicolas Séné…
Pour rappel, les deux premiers articles sur la première partie, et un article dédié à la formation en SSII…
Cet article va être consacré à une réalité des sociétés de service : la sous-traitance à l’étranger, ou off-shore. Ce n’est pas quelque chose que je côtoie vraiment, mais j’ai trouvé le chapitre intéressant, et j’ai quand même quelques retours à faire.
Dans son chapitre, Nicolas Séné pose d’emblée une problématique assez pertinente: le modèle social offshore n’est pas un pur souci d’emploi et de pure délocalisation, mais aussi un problème de dépendance vis à vis de pays tiers. Que veut-il dire par là ?
Bon, le problème de l’emploi est limpide: l’off-shore, c’est de la sous-traitance. Il s’agit d’exporter la main d’oeuvre à l’étranger, et le développement que nous ne faisons pas sur place, c’est du travail en moins pour nos petites mimines ! Mais en quoi cela nous rend-il dépendant vis à vis de ces pays ? La réponse est plutôt simple. Pour l’instant, le marché est émergent, les prix sont bas. Mais quid de la situation dans 20 ans, si les prix augmentent et que les SSII se sont rendues dépendantes de cette main d’oeuvre étrangère ? Rebasculer dans un développement sur place ne sera pas si simple…
Et quelle est la réalité dans tout ça ? L’Off-Shore n’est-il que le fantasme de quelques patrons, ou cela devient-il une réalité omniprésente ? A ma petite échelle, j’ai bien peur de voir le phénomène se répandre, voir s’accélérer. Nous savons d’ores et déjà qu’Airbus exige, lors d’un appel d’offre, que ceux qui répondent fournissent entre autre une solution off-shore pour tirer les coûts vers le bas. Ainsi, pour n’importe quelle SSII Toulousaine, plus moyen d’ignorer le phénomène.
Mais est-ce qu’au moins c’est efficace ? Le travail est-il bien fait ? La communication et la gestion de projet sont-ils simples ?
La réponse est clairement mitigée…. Pour une petite société qui n’est pas habituée à la communication internationale, il faut s’habituer à la barrière de la langue (un français et un indien qui communiquent en anglais, on a clairement fait plus efficace…), et même au décalage horaire. Quand au projet en lui-même, j’ai eu l’occasion de récupérer des projets qui étaient sous-traités à l’étranger, et le travail était clairement baclé et mal fait par une incompréhension criante de la problématique. Donc, encore un problème de communication… Cependant il ne faut pas jeter la pierre trop vite. Il est normal que les différents protagonistes aient à s’adapter, et à apprendre de leurs erreurs.
A ce niveau, je ne sais pas trop ce que l’avenir nous réserve, et je reste assez sceptique sur certains points. Par exemple, une réponse rapide et pointue sur une problématique donnée me parait difficilement externalisable. Mais je ne serais pas surpris de voir que des projets d’envergure, sur plusieurs mois ou plusieurs années se retrouvent systématiquement sous-traitées…
Une fois de plus, notre métier va devoir s’adapter et prendre ses marques…
LB.