DevLille 2025, le debrief du debrief

Les 12 et 13 juin, c’était DevLille à Lille Grand Palais. Édition particulière à bien des égards. Entre les bouleversements de notre métier, le marché tendu, je me demandais quelle ambiance y règnerait. Et franchement, l’une des meilleures éditions pour moi, l’une des plus humaines, paradoxalement, alors que le mot IA a été prononcé à chacune des conférences. J’ai vu pas mal de conférences, je ne vais pas revenir sur toutes, mais quelques messages à faire passer.

Les Keynotes

Première keynote par Typhaine D. Typhaine s’est définie comme comédienne, metteuse en scène, et féministe. Sa keynote était vraiment originale, usant d’une langue de son invention, la « féminine universelle », en féminisant tous les mots. Par ce biais, elle montre que la langue français d’aujourd’hui est le fruit de choix historiques, symboles d’une volonté d’oppression. L’approche était originale, et secoue.

La deuxième keynote, le vendredi, a été tenue par Julien Vidal. Julien, lui, se définit comme « Écologiste ». Il pose alors la question de ce qui nous vient en tête quand on pense à un écologiste. Dans l’assemblée, spontanément, on a entendu « anxiété », « contrainte »… Et pas grand chose d’enthousiasmant. C’est justement ce à quoi travaille quotidiennement Julien. Il est venu nous parler de son mouvement, les 2030 Glorieuses. Le but est de réfléchir à ce qui nous rendrait heureux, et de savoir comment lier ça aux limites planétaires, et d’arrêter de lier écologie à quelque chose de forcément négatif.

Ces deux keynotes n’avaient pas grand chose de technique, bien que les thématiques soient plutôt simples à raccrocher à notre quotidien de professionnels de la tech. Mais prendre 30min pour écouter des choses dont on n’a pas l’habitude, ça fait du bien, dans l’économie de l’attention que l’on connait bien. Alors merci de nous programmer (voir imposer) ces Keynotes. Cela demande du courage, je remercie l’équipe du Devlille et en particulier Fanny d’oser faire ça.

Les Confs

Comme tous les ans, le DevLille publie toutes les vidéos sur youtube, et ce en quelques jours. Suis admiratif du travail, bravo à l’équipe de captation ! Vous trouverez aussi les photos ici. Pour ma part j’ai assisté à une dizaine de conférences. J’avais à cœur de chercher un peu les tendances du moment et sans surprise, je n’ai pas assisté à une seule conférence sans que « Intelligence Artificielle » ne soit prononcé. Tout simplement bouleversant, bien éloigné de la simple hype.

La plus symptomatique de ce phénomène, c’est peut-être la conférence de Greg Lhotellier : « L’avenir des développeurs et des développeuses » (non publiée sur Youtube). Cette conférence, en plus d’avoir fait salle comble, a parfaitement reflété les inquiétudes du moment. Pour l’intervenant, on est passé d’un domaine en pénurie de professionnel.e.s, à un domaine saturé, et ça ne sera pas sans conséquence. Comment se démarquer? Par la spécialisation, le réseautage, et le dépassement de fonction. Au delà de la conférence, il y a eu pas mal d’échanges sur le temps des questions / réponses. Une question m’a interpellé, on a sous entendu qu’il serait peut-être temps pour la profession de se structurer un peu plus, et de se syndicaliser. Et pourquoi pas…

Deuxième conférence que j’ai apprécié, celle de Montaine Marteau, « La santé a-t-elle peur du cloud ?« . Montaine a une approche vraiment sympa, parlant du quotidien des praticiens hospitaliers et de la difficulté à recueillir de l’information exploitable pour la recherche scientifique. Que cela soit pour des questions de RGPD, du fait que les patients ne comprennent jamais vraiment ce qu’ils acceptent, du fait qu’il est très dur d’anonymiser des données médicales, et que dans tous les cas la normalisation des données reste un enfer. Si vous avez traité un jour des tableurs saisis par plusieurs personnes, avec des dates ou des unités, vous savez de quoi je parle, rien ne sera jamais écrit 2 fois de la même manière ! Bref, héberger, sécuriser, normaliser et exploiter les données médicales est un challenge métier et technique vraiment passionnant. Mon épouse faisant de la recherche dans un CHU, cette présentation m’a particulièrement parlé !

Dans les autres conférences, quelques félicitations pèle mêle…

La conf de debrief

Quand le CFP a ouvert, j’ai discuté avec l’équipe organisatrice de l’opportunité d’enregistrer un épisode de l’EstamiTech en clôture, pour débriefer de la conf, avec pour inspiration ce que peuvent faire les Cast Codeurs à chaque Devoxx France. Ils ont gentiment accepté, me proposant un des amphis… Mais plus l’événement approchait, et moins je me sentais à l’aise avec l’idée d’avoir uniquement quelques personnes sur scène donnant leur version du Devlille. Je voulais quelque chose de plus participatif avec le public. J’ai donc essayé de suivre une trame reprenant quelques unes de mes préoccupations actuelles, et j’ai demandé au public d’y répondre, à l’aide de Slido, et de plusieurs micros circulant dans la salle… En complément, Fanny a proposé au Ch’ti JUG de sponsoriser le moment avec quelques boissons, chose qu’ils ont tout de suite et gentiment accepté. Alors hop, petite ambiance estaminet…

  1. Réflexe de Dev.e. Comment on trouve des réponses à nos blocages du quotidien ?
    Sondage sur le premier réflexe du dev
  2. Comment on fait de la veille en 2025 ?
    Sondage sur le canal de veille
  3. Qu’est ce qu’une bonne conf ? Avec la participations des gagnants du tremplin…
  4. Vote pour sa conf préférée… Avec en top 3, en vote du public :

Le Devlille est sur deux jours, termine le vendredi avec une dernière conf à 16h30, et il faut avouer qu’après 16h il n’y a déjà plus grand monde. Les stands sont démontés, et tout le monde part en week-end bien fatigué. Alors débriefer entre 17h30 et 18h30, ça aurait pu être un petit flop. Mais au final, on s’est retrouvé avec une petite centaine de personnes (102 d’après Slido), et dans une excellente ambiance (il faut dire que les ami.e.s étaient là, au soutien). L’exercice de la conf participative n’est pas simple. Il faut garder le rythme sur des sujets intéressants, et le plus dur : avoir une bonne gestion du temps, ne maitrisant pas trop le temps de chacune des interventions. J’ai trouvé ça bien plus dur qu’une simple conférence maitrisée de A à Z. En tout cas, tout le monde avait envie de participer, et je retiendrai que tous nos assistants IA ne tariront pas l’envie d’échanger entre techs. Je suis sorti de là rassuré sur l’avenir de notre métier… L’idée de faire un podcast ou une chaine DevTherapy en libre antenne a même germé. J’ai au final passé un excellent moment 🙂
Si vous souhaitez entendre nos débats, le replay est disponible ici

DevLille, à l’an prochain bien sûr.

L.B.

[Commu du Nord] Le Ch’ti JUG

Nouvel épisode de Podcast L’EstamiTech !


Ma découverte des Meetups (qu’on n’appelait pas comme ça à l’époque) remonte à 2010 environ. A l’époque, on m’avait parlé du Java User Group (JUG) de Toulouse et j’y étais allé par curiosité. J’y ai découvert une multitude de personnes passionnées, toujours motivées par la découverte d’un nouveau sujet, ou avec juste l’envie de passer un bon moment convivial. D’ailleurs c’est là que j’ai pu croiser la route de personnes comme Sylvain Wallez ou Baptiste Mathus, que je remercie de leur accueil 15 ans après.

Et déménagement après déménagement, je savais que je trouverais un JUG dans la ville où j’allais, toujours avec le même esprit de partage.

C’est donc tout naturellement que je souhaitais commencer par le Ch’ti JUG avec une série d’épisode consacrée aux communautés tech dans le nord.

Je remercie chaleureusement Julien Jakubowski ? Thomas Recloux et Jérémy Sevellec pour cette discussion autour de leur engagement communautaire, de ce que ça représente pour eux et de ce qui a changé ces dernières années.

Bonne écoute !
(sur toutes vos plateformes favorites 🙂 )

2017, l’année du changement

Cela fait dix ans que je fais de la prestation de service en informatique. Dix ans que je fais du forfait, de la régie, des réponses à appel d’offre, que je rencontre des clients avec des besoins divers et variés.

En dix ans, j’aurais cotoyé le monde pharmaceutique, l’industrie aéronautique, automobile, le monde bancaire, l’univers de la grande distribution, associatif, de la startup au grand groupe, de Bâle à Lille en passant par Toulouse ou Paris. Cette variété de métiers et de façon de faire du développement est l’une des raisons qui m’avait poussé en sortant d’école, à entrer dans le monde du service et des mal-aimées « SSII ».

Alors, 10 ans plus tard, est-ce que j’ai vraiment appris des choses ?

Déjà, j’aurais appris à aimer mon métier. J’ai eu la chance de croiser des développeurs passionnés, et il est clair que c’est contagieux! Merci aux JUGs de Toulouse, Paris ou Lille, aux GDGs de France, et à l’ensemble des Sfeiriens qui ont tous été plus qu’inspirants.
Mais la principale leçon de ces 10 ans, c’est que la technique n’est qu’une petite composante d’un projet informatique. Prenons le métier, l’humain, les compétences à disposition, le temps disponible, la conjoncture, la pleine lune ou la météo, mettons tout ça dans un panier, et on en sort les vrais défis à surmonter. La technique est une composante essentielle, mais non suffisante.

Si je parlais à mon moi d’il y a 10 ans, lui conseillerais-je de faire du service ?

Sans hésiter.
Je ne sais pas si j’aurais été meilleur développeur autrement, mais je suis heureux de ne pas avoir été enfermé dans ma bulle, et heureux de toutes ces rencontres.

Et maintenant alors ?

Et maintenant, le grand changement. J’ai décidé de rejoindre le 1er juin l’équipe de Karnott en tant que CTO. Un terme pompeux pour un challenge bien réel. Le projet est chouette, l’un des deux fondateurs est agriculteur et connait parfaitement son métier (chouette, un nouveau domaine fonctionnel!). Plusieurs choses me plaisent dans ce challenge :
– Chaque pierre posée le sera pour mon employeur direct. La SSII a ce côté frustrant de n’être toujours que de passage…
– Je ne pourrai pas être plus proche de l’utilisateur final! C’est quelque chose que j’avais souvent reproché à mes différents projets par le passé…
– L’un de mes objectifs est de fonder une équipe technique complète. Rassembler des personnes compétentes qui partagent les mêmes valeurs que moi, j’y ai participé avec Sfeir Lille, et humainement c’est génial. (D’ailleurs, si vous êtes dans le Nord, que vous en avez marre du retail et que vous voulez faire de l’IOT, on recrute 😉 )
– Techniquement, il y a carte blanche. Et comme on vit une époque formidable, je crois qu’il y a de quoi bien s’amuser.
– Pas un jour qui passe sans qu’on entende parler de startup. Je crois qu’il ne faut pas mourir idiot et vivre ça de l’intérieur au moins une fois…

Bref, c’est stressant, angoissant, et encore un saut dans l’inconnu… Mais après tout, qu’est ce qu’on risque ?

LB.

[JugSummerCamp] Le compte rendu !

Comme annoncé lors de mon précédent billet, vendredi dernier s’est déroulé le Jug Summer Camp à la Rochelle et ce fut vraiment un super moment.

On va commencer par les remerciements: un immense bravo aux organisateurs, principalement Orianne Tisseuil et Jérôme Petit qui ont orchestré la journée (et ce qu’il y a autour) de main de maître. Le Jug Summer Camp, c’est tout de même 150 personnes sur une journée, 21 conférences, quickies et Tools in actions, dans de supers locaux et de supers conditions, tout cela grâce au soutien de Serli (leur entreprise), et de Google, sponsor cette année.
Ce qui a aussi fait de cette journée une réussite, ce sont bien entendus les conférences… Mais donc, qu’est ce qu’on y a raconté ? Voilà les sessions auxquelles j’ai assisté:
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[Jug Summer Camp] Et dans un jour…

… Je serai dans un train, direction La Rochelle !

Parce que vendredi 14 septembre, c’est le Jug Summer Camp : Première « grosse » conférence de la rentrée, toute une journée avec des gens sympas dans une ambiance qui se veut détendue… Et cette année, grâce à l’équipe Programatoo j’aurai la chance d’y participer en tant que speaker !! En quelques mots, on va tâcher d’expliquer pourquoi l’éducation des enfants à l’informatique est plus que jamais d’actualité, et quels sont les outils existants. Je ne vais pas m’étaler d’avantage, mais je ferai une rétrospective du Jug Summer Camp une fois passé.

En parallèle, le contenu de la journée a l’air vraiment chouette, et il me tarde d’y être !

Plus de renseignements : https://sites.google.com/site/jugsummercamp/planning

En tout cas la rentrée est riche en évènements. Hier soir a eu lieu le premier Paris Jug de la rentrée, il va bientôt y avoir un Hands On JDuchess sur Elastic Search, et beaucoup d’autres choses, comme la venue en octobre de Richard Stallman au Paris Jug !. Je vais essayer de reprendre un rythme normal de publication pour tenir au courant des différents évènements parisiens.

A bientôt,

LB.