L’aventure Karnott, 2 ans déjà !

L’an dernier, j’avais déjà écrit un premier article racontant mes 12 premiers mois chez Karnott. Cette année, je voulais réitérer l’expérience, histoire de faire le point sur ce qui a été accompli, nos réussites et nos échecs. J’ai beaucoup cogité, ne sachant par où commencer, et je suis tombé sur ce tweet :

L’article pointé apparait comme une évidence aujourd’hui, mais ça ne l’était pas il y a un an.

Remise dans le contexte

Juin 2018. Equipe constituée de 3 développeurs, dont moi. Nous avions commencé à prendre le virage de « la data », ce qui voulait dire être capable de la stocker, la traiter, la partager. Autant dire que les 3 sujets sont très propices à l’over-engineering. En août et septembre 2018, nous nous sommes renforcés avec 2 personnes de plus, expérimentées. Plutôt Backend et Devops, avec l’objectif de sécuriser notre plateforme.

Techniquement, où en étions-nous ?
Une API redéveloppée en Golang, de l’intégration continue qui produit des JARs, du Ruby, du Go, du JS, et des scripts bash de déploiement sur des VMs plus que fragiles. Pour notre Devops, le premier chantier tombait sous le sens : rationaliser notre déploiement continu, et plus globalement, notre hébergement.

Choix technique, scalabilité et résilience…

A J+500 dans ma vie de CTO chez Karnott, Il était temps de faire l’un de ces fameux choix critique qui impacterait notre façon de travailler, mais aussi notre SRE, le cout de notre infra (et donc le modèle économique de l’entreprise), et qui restera surement plusieurs années : passer sous Kubernetes et Google Cloud Platform.

J’entends d’ici les critiques classiques : « c’est pour la hype, vous n’en n’aviez pas vraiment besoin, vous avez introduit plus de problèmes que vous en avez résolu… ». Reprenons le cahier des charges que nous nous étions fixés :

  • Avoir un DSL décrivant nos services et notre infrastructure (même si bon sang, le YAML…)
  • Uniformiser la façon dont nous déployons tous nos services
  • Gérer du 0 downtime pendant nos montées de version
  • Avoir une façon simple de monitorer et gérer la montée en charge
  • Ne pas avoir à se soucier de la captation de logs, et être capables d’en générer des métriques simples (ai-je des erreurs sur l’un de mes services ?)
  • Pouvoir profiter de services managés si besoin, et ne rien s’interdire techniquement (capacité à faire un POC rapidement dans une nouvelle techno)

Et franchement, la stack choisie a répondu à toutes nos attentes. La mise en place a été très rapide (moins d’un mois à mettre en place, avec la dockerisation de nos services), même si, avec le recul, trois éléments ont facilité la migration :

  1. La base de données n’est pas « Kubernetisée », mais gérée à côtée.
  2. Nous n’avons aucune problématique réseau compliquée, tous nos messages internes transitant à travers Google Cloud PubSub
  3. La personne de l’équipe qui a mis tout ça en place, David, avait l’expérience pour le faire

La conception produit et les interrogations

D’un point de vue technique, le reste de l’année a été consacré en grande partie à l’amélioration de notre scalabilité dans la gestion de la flotte de Karnott. Cela revient à améliorer notre capacité à stocker, transformer, visualiser la donnée, mais aussi améliorer notre gestion du support pour fournir les bons outils à l’entreprise pour diagnostiquer au plus vite le moindre soucis. Ces problématiques seront toujours un fil rouge chez Karnott, et mériteraient pas mal d’articles pour parler de la vente d’objet physique à l’échelle d’une startup… (Coucou Amaury, Guillaume et Georges !)

ça commence à avoir de la gueule non ?

Et la création produit dans tout ça ?

Revenons-en au développement de l’application Karnott, que nos clients utilisent tous les jours.
Lors de la première année, nous avons développé une application.
Lors de cette seconde année, nous avons essayé de développer la bonne application.
Mais encore ? C’est maintenant que je vous renvoie à l’article cité premier paragraphe. Nous n’insisterons jamais assez sur le fait que pour construire le bon produit, le développeur en startup doit être pragmatique, ne pas avoir peur de s’approprier le métier, et faire parfois des concessions sur la technique pour satisfaire un besoin urgent, que l’on ne comprend pas toujours, ou que nous aurions souhaité différer pour X raisons. Oui nous introduisons tous les jours de la dette et je suis persuadé qu’il est important de le faire. Finalement, nous ne faisons que caler notre modèle sur celui de la startup. Ce n’est pas de la dette, mais de l’investissement, qui nous permet d’avancer.

Mais est-ce vraiment le BON produit ?

C’est la grande question. Comment éviter la surcharge featurale ? L’empilage de fonctionnalités en espérant que cela convienne ? Cette seconde année, nous avons pris le parti de prendre un maximum d’initiatives. Concrètement, chaque développeur a travaillé main dans la main avec nos différentes équipes : Customer Success et support ( <3 ), l’équipe commerciale, l’équipe marketing, le Design, et bien entendu nos fondateurs pour garder la vision d’un produit utile et simple, profondément ancrée dans l’ADN de l’entreprise. Cela passe aussi par une réflexion UX de tous les instants. Un résultat simple implique toujours une conception compliquée.

Quelques choix forts de l’année : nous avions absolument besoin d’une présence sur les stores Android et iOs, ce qui a amené une nouvelle stack technique chez nous ( React Native). Autre exemple qui peut paraitre anecdotique, un client, ça n’aime pas le CSV. Quand on lui fait télécharger un export, c’est du format excel obligatoirement ! Nous avons aussi fait de la dataviz autour de la Geodata et expérimenté des choses rigolotes…

D3js, leaflet, de la donnée sympa, et on peut faire de belles choses !

Bilan

Le bilan de cette seconde année, c’est que nous sommes fiers du travail accompli. Maintenant pour passer un cap, et continuer à construire le bon produit avec toute la connaissance métier et client accumulée, nous savons que nous avons besoin de nous structurer différemment. Cela passe par le recrutement obligatoire d’un Product Owner / Product Manager (poste ouvert!) qui sera le pivot de l’entreprise, le carrefour entre toutes les approches clientes différentes. Mettre sur papier les persona, les obstacles et les opportunités, prioriser, analyser plus profondément les besoins et la pertinence de chacun, c’est notre limite d’aujourd’hui. Les besoins en UX sont aussi très présents. Comme je l’ai évoqué, nous attachons beaucoup d’importance à la simplicité du produit. Cela passera aussi par le recrutement d’un UX à temps plein.

J’en profite pour mettre un petit lien vers notre page WelcomeToTheJungle, cette page donne un bon aperçu de nos différents corps de métier, et de la bonne humeur générale 🙂

Un dernier mot pour les développeurs qui auront travaillé chez Karnott cette année. François, Georges, David, Guillaume, Paul et Amaury. Développeur en startup, ce n’est pas jouer au ping pong et rigoler toute la journée… Cette année, il y avait de la solidarité, de l’envie, de la compétence et c’était vraiment chouette. Merci à eux.

A l’an prochain !
LB.